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Anolga Rodionoff, directrice du laboratoire ECLLA,
Université Jean Monnet de Saint-Étienne
Éric Jourdan, directeur de l’École supérieure d’art et
design de Saint-Étienne
Anne Favier, Maitresse de conférences en Sciences de l’art, Unité de recherche ECLLA, département d’arts plastiques, Université Jean Monnet de Saint-Étienne
Comment le
dessin contemporain s’entretient-il avec d’autres médiums et médias producteurs
de documents iconographiques : photographies, archives historiques, images
scientifiques, médiatiques, numériques… ? Quelle est la nature des
reprises de vue, travaillées par les moyens du dessin, et comment font-elles
éprouver leur matérialité hybridée par la traduction d’images sources ?
Il s’agira
d’étudier ces relations intermédiales ambiguës, leurs manifestations
plastiques, les réflexions sémantiques, et la nature des tensions qu’elles
suscitent. Quelles iconographies, images de notre Histoire et actualité
médiatique sont-elles aujourd’hui reportées par les moyens du dessin ? A
travers quels processus ? Quels filtres ? Que se joue-t-il dans ces opérations
de transfert et de translation de l’image en passage pour un « devenir
graphité[1] »,
que nous qualifierons de « passage au dessin » ? Entre simulation et
dissemblance, proximité et distanciation, mises au point, redéfinition,
indéfinition … dans quels écarts s’inscrivent ces reprises graphiques, ou
re-présentations à l’égard d’images préalables auxquelles il s’agirait de
donner la réplique par les moyens du dessin ? « À l'heure des nouveaux médias, de la
multiplication des sources d'information, de la surproduction et de la
dématérialisation des images, pourquoi dessiner encore sur du papier et comment
intégrer ces nouvelles technologies dans le geste classique et ancestral d'un
simple trait de la main ? », s’interroge en ce sens l’artiste Emmanuel Régent.
[1] Jean-Christophe Bailly, « Éric Manigaud ou
le visible élargi », in catalogue Éric
Manigaud, La mélancolie des vaincus, Musée d’art moderne et contemporain de
Saint-Etienne, Gand, éd. Snoeck, 2020.
L’ensemble de dessins Les Archives du désastre est débuté par Jérémy Liron après que nombre d’évènements très violents marquèrent nos quotidiens telles les exactions de Boko-haram, les attentats en France et au musée du Brado de Tunis mais aussi la destruction de la cité antique de Palmyre. C’est tout particulièrement après l’attentat de Charlie hebdo que l’auteur engagea ce travail. « Comment en sommes-nous arrivés là ? » s’interrogeait-il. L’ensemble d’abord présenté à la galerie Isabelle Gounod en 2016 continue de s’amplifier et compte aujourd’hui près de 400 dessins. D’après évènements mais aussi d’après archives, sources papier glanées dans divers catalogues, revues ethnologiques, scientifiques, ou artistiques ou bien encore d’après ses propres prises de vue, les dessins de Jérémy Liron sont doublement d’après et représentent toujours des éléments en volumes tels que sculptures ou architectures. Nous étudierons les transpositions que l’auteur réalise au travers de ces dessins. La rapidité que permet le dessin, pourtant habituellement périphérique à la pratique du peintre, est ici un atout important de la mise en œuvre de cet ensemble. Craie noire et badigeon aux verts qui ne sont pas sans évoquer une forme de putréfaction, d’oxydation ou de moisissure, badigeon qui efface aussi une partie de ces dessins. Mis sous passe-partout de format 30 x 40 cm dans lesquels des ouvertures toutes sur-mesure et distinctes sont percées – petites ou grandes, décentrées ou non, épousant parfois le motif - les dessins ramènent à une même échelle des œuvres, des lieux, des évènements bien différents. Ouvertures sur la mémoire et sur les traces, Les Archives du désastre agissent comme des fenêtres sur notre histoire contemporaine.
Laurence Gossart
Auteure, artiste et docteure en Art et Sciences de l’art,
Paris I Panthéon-Sorbonne, chercheure associée de l’Institut Acte.
Dernières publications et communications
Percevoir – transposer – tracer, colloque "La
préhistoire à l'ère de l'anthropocène : discours et représentations",
19-20 mai 2022, université de Picardie Jules Vernes.
Pour un éloge de la grâce, Capelli neri…un soffio de
Giuseppe Penone, 10 mai 2022, JE « L’Art du fluide. Ethniques et esthétiques de
la grâce contemporaine », université de Lille 3, publication à suivre in revue
Demeter n°9.
Guiseppe Penone - Des racines et des mots : dessiner et
écrire, une expérience de la sève, colloque « Giuseppe Penone, Une archéologie
du devenir » 10 décembre 2021 donnée à l’occasion de l’exposition Giuseppe
Penone, Sève et pensée, BnF.
Les racines : aux origines du sensible. De Van Gogh à Cristina Iglesias,
colloque « Sensibilités végétales : par-delà art et culture », 13-15 octobre
2021, Université d’Artois, publication septembre 2022.
Jérémy Liron
Né en 1980 à Marseille, JEREMY LIRON vit et
travaille actuellement à Lyon. Peintre, diplômé des Beaux arts de Paris en 2005
et titulaire d’une agrégation en arts plastiques en 2007, il a réalisé
plusieurs expositions collectives et personnelles, notamment à la galerie
Isabelle Gounod, laquelle représente son travail à Paris depuis 2006.
Son travail est présent dans de nombreuses
collections privées et publiques, notamment celle du musée Paul Dini à
Villefranche sur Saône, de la fondation Salomon, de la fondation Colas, la
Société Générale Paris, l’Hôtel des arts Toulon, la ville de Lyon et plusieurs
artothèques.
Menant un travail littéraire parallèlement à ses
recherches plastiques, il a également publié plusieurs articles, préfaces,
catalogues et livres.
Expositions personnelles récentes :
In the shade, galerie Eric Linard (2021), Les
parages, galerie Isabelle Gounod (2021), Quelque chose de pourpre, galerie
Telmah (2021), Les heures, musée de Sens (2021), Ce que nous gardons en mémoire
après avoir cessé de regarder, Abbaye St Florent le Vieil (2020), Pente douce,
Centre d’art l’H du Siège (2019), Les silences de la peinture, musée Paul Dini
(2018), Tacet, galerie Isabelle Gounod (2018), Mélancolie des paysages, galerie
Andersen & associés (2017), L’inquiétude,
galerie Isabelle Gounod (2012), Le
récit absent (avec Art Collector, 2012), Jeremy Liron, Centre d’art Hôtel
des arts (2011).
Laurence Gossart
Auteure, artiste et docteure en Art et Sciences de l’art,
Paris I Panthéon-Sorbonne, chercheure associée de l’Institut Acte.
Dernières
publications et communications
Percevoir – transposer
– tracer, colloque "La préhistoire à l'ère de l'anthropocène : discours
et représentations", 19-20 mai 2022, université de Picardie Jules Vernes.
Pour un éloge de la
grâce, Capelli neri…un soffio de Giuseppe Penone, 10 mai 2022, JE « L’Art
du fluide. Éthiques et esthétiques de la grâce contemporaine », université de
Lille 3, publication à suivre in revue Demeter n°9.
Guiseppe Penone - Des
racines et des mots : dessiner et écrire, une expérience de la sève,
colloque « Giuseppe Penone, Une archéologie du devenir » 10 décembre 2021
donnée à l’occasion de l’exposition Giuseppe
Penone, Sève et pensée, BnF.
Les racines : aux origines du
sensible. De Van Gogh à Cristina Iglesias, colloque « Sensibilités végétales : par-delà art
et culture », 13-15 octobre 2021, Université d’Artois, publication septembre
2022.
Alexandre Hollan, par le dessin au fusain, découvre différents états de son motif et instaure avec lui un lien de familiarité : L’Oiseau des vignes, Le Déchêné, Le Grand chêne des trois chemins sont des formes graphiques douées d’une vie propre, que le dessin cherche à recevoir, comme une empreinte déposée sur une surface photosensible. Trois techniques développées par Alexandre Hollan mettent le dessin en résonance avec la photographie et le cinéma : 1/ le dessin à contrejour, qui permet de saisir l’arbre comme une forme emportée dans un foyer lumineux d’où il doit rejaillir ; 2/ le clignement des yeux devant le motif, qui cherche à accueillir le moment même de son apparition ; 3/ la juxtaposition de plusieurs versions du même motif sur une longue bande de papier, à la manière d’une mise en série de plusieurs empreintes d’un même sujet en mouvement. Ces trois gestes invitent à considérer le corps du peintre comme une camera obscura, capable d’inscrire du relief sur la surface plane du dessin.
Rodolphe Olcèse
Rodolphe Olcèse est Maître de conférences en esthétique et
théorie du cinéma à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. Membre du
laboratoire ECLLA, il développe ses recherches dans différents axes (le remploi
d’archives dans le cinéma expérimental, les pratiques amateurs, la fragilité en
art) et développe également une réflexion plus générale sur la phénoménologie
de l’expérience esthétique. Il co-organise par ailleurs un séminaire de
recherche au Collège des Bernardins à Paris sur le thème « L’Art et les formes
de la nature ».
La pétanque cosmique… cousine du fameux billard où cochonnets
célestes et pluie de carreaux font rage.
Avec Maxime Duveau, découvrez la confrontation de processus et
gestuelles déstabilisateurs. Au-delà des plongées filmiques ou littéraires, des
photographies ont été le point de départ d’une transcription des fantasmes d’un
imaginaire collectif à travers un périple fictionnel personnel. Cette recherche
indicielle est volontairement alambiquée. Image au fusain, superposée, voilée,
libérée au cutter, la partie apparait hachée, fracturée d’espaces obscurcis,
parsemée d’éclats de lumière, démultipliée. L’accident est délibérément
provoqué, exploité. La manipulation d’une sérigraphie source fait apparaître un
univers maintes fois renouvelé. La manipulation de murs bétonnés ou vitrés
complexifie d’emblée de jeu la lecture. Instiller le doute, mêler Los Angeles
et Conflans Saint-Honorine contribue au brouillage voulu des perceptions.
Il ne reste plus qu’à tenter d’élucider les règles du jeu de la
pétanque cosmique.
Martine Dancer
Conservateur en chef du
patrimoine (honoraire), historienne de l’art, Vice-Présidente du Creux
de L’Enfer, Centre d’Art contemporain d’intérêt national, à Thiers et de
Documents d’artistes Auvergne Rhône -Alpes.
Au Musée d’art moderne et
contemporain de Saint-Étienne Métropole, entre autres, commissaire de plusieurs
expositions, en France et à l’étranger. Notamment « La photographie à l’épreuve. La photographie du XIXe
siècle à nos jours », “L’Attraction de l’espace” – au fond de l’inconnu pour
trouver du nouveau. En 2017, conservateur en
chef, elle dirige la programmation du 30e anniversaire du MAMC+
: Considérer
le monde 1 & 2, et initie une présentation en Chine à Pékin, Chengdu et
Wuhan des collections du MAMC+ De
Monet à Soulages : Chemins de la Modernité.E n
contrepoint au MAMC+ sont aussi présentés, Jean Michel Othoniel, Damien
Deroubaix et Valérie Jouve. En 2019,
elle coordonne le catalogue et le colloque dédié de l’exposition Le monde nouveau de Charlotte Perriand-
à la Fondation Louis Vuitton.
Maxime Duveau
Maxime Duveau poursuit un voyage dans le temps et dans
l’espace pour s’approprier un imaginaire personnel et collectif. Il est
récipiendaire de nombreux prix et a bénéficié d’expositions personnelles dans
des lieux prestigieux dont la Fondation Salomon et le MAMC+ sous le
commissariat de Martine Dancer. Il a également participé à de nombreuses
expositions collectives à l’Institut de France ou la Villa Cameline. Ses œuvres
sont présentes dans des collections privées et publiques de renom."
L'artiste allemande Christiane Baumgartner réalise de grandes xylographies à partir d'images qu'elle prélève dans ses vidéos personnelles. Ces "images sources", issues de films de voyage ou de refilmages de son écran de télévision, ont pour thèmes privilégiés la vitesse et le mouvement (avions, voitures, éoliennes,...). Elles incarnent la frénésie technologique de nos sociétés contemporaines que Baumgartner semble ralentir et figer dans ses grands bois monumentaux. Par cette démarche de retranscription des images d'un médium à un autre, l'artiste semble renouer avec le vieux métier de graveur de reproduction, disparu depuis l'avènement des procédés photographiques. Mais si l'interprétation gravée des œuvres peintes ou dessinées étaient, avant le XXème siècle, une nécessité pour les faire connaître, quel sens peut-il y avoir aujourd'hui à reproduire, dans un médium aussi archaïque que la gravure sur bois, des images de haute technologie portant en elles-mêmes leur propre moyen de diffusion? Cette communication tentera de comprendre les enjeux de l'anachronisme d'un tel geste.
Laurence Tuot
Laurence Tuot est
plasticienne et maîtresse de conférences en arts plastiques à l’Université Jean
Monnet de Saint-Étienne (laboratoire ECCLA). Elle est responsable, avec Anne
Béchard-Léauté, du Master 2 édition d’art/livre d’artiste de l'UJM. Ses recherches actuelles, pratiques comme
théoriques, portent sur le livre d’artiste, la gravure polychrome, et de façon
plus générale sur l’image imprimée.
Le collectif Suspended spaces engage un nouveau projet en Algérie, en se tournant vers Ghardaïa, une ville riche en projections multiples, qui inspira plusieurs architectes modernes dont Le Corbusier. Pour de multiples raisons, cette destination est aujourd’hui un peu hors de portée, difficile d’accès, alors nous avons tous commencé à chercher Ghardaïa là où nous étions. Fruit du hasard de cette quête, une archive privée m’a été donnée par une amie : un ensemble de lettres reçues par sa mère pendant 10 ans, d’une jeune femme rencontrée à Ghardaïa avec qui s’était nouée une relation d’amitié. Cet échange épistolaire ne me concerne pas, je n’ai aucune légitimité à lire et encore moins à montrer ces lettres. Mais elles m’ont été confiées. Elles sont pour moi une porte d’entrée précieuse dans le quotidien d’une femme mozabite, aujourd’hui décédée, un éclairage fragile d’une réalité qui m’est totalement étrangère et qu’il me serait impossible d’entrevoir autrement. Un fil que je vais commencer à tirer, prudemment, doucement, pour essayer de m’approcher de Ghardaïa. Le dessin va m’aider à mettre à distance les images et les documents rassemblés au fil de l’enquête, et surtout ces mots qui m’ont été donnés à lire.
Eric Valette
Éric Valette est artiste et Professeur des
Universités à l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens (France). Il est un
des membres fondateurs du collectif d’artistes et de chercheurs Suspended spaces (depuis 2007). Il
collabore également avec le chorégraphe Mauro Paccagnella et la compagnie
Wooshing Machine (Bruxelles), pour des performances, installations et
spectacles. Il participe depuis 2020 au programme mensuel de conférences Planétarium du Centre Pompidou, sous la
forme de performances graphiques.
Comment voit-on sur un écran à cristaux liquides ? Quelles
manières de percevoir impliquent les
écrans ? Comment y appréhende-t-on les images ?
Ces questions traversent deux de mes séries de dessins:
Liquid Crystal Life (2018), un ensemble
de dessins de trompe-l’œil d’écrans d’ordinateurs réalisés
à la pierre noire, ainsi que Speculative
Reality (2018).
Par la frontalité du trompe-l’œil, Liquid Crystal Life
interroge en premier lieu les structures de la
perception sur un écran, ce qu’implique percevoir des images
saisies en flux, les rapports de
distance et d’intimité que nous entretenons avec des images
hétérogènes vues sur un même
plan.
Par des choix plastiques illusionnistes, il s’agit avec ces
travaux de traduire des processus à l’œuvre dans l’apparition d’images orchestrées par des
algorithmes: le hasard de leurs
occurrences, de leurs croisements, leurs rotations, les
reconfigurations perceptuelles que leurs
mouvements peuvent impliquer.
A la fugacité des images scintillantes de l’écran à cristaux
liquides, Liquid Crystal Life et
Speculative Reality opposent la matière absorbante de la
pierre noire. Les lumières tournantes
des dessins viennent faire flotter les objets dans un
intemporel énigmatique.
A partir de ces séries de travaux, je proposerai de discuter
des enjeux du dessin quant à la
traduction des expériences perceptuelles des écrans. Seront
mises perspective des œuvres de
l’histoire de l’art qui interrogent les dispositifs de
monstration d’images, notamment les images
des media.
Maud Maffei
Maud Maffei est artiste et
maître de conférences en pratiques et théories des arts à l’Ecole des Arts de
La Sorbonne. Son travail a reçu la mention du prix de dessin Pierre David-Weill
2018 à l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France. Ses recherches
interrogent les mécanismes perceptuels ainsi que les outils avec lesquels nous
percevons et se développent à travers la confrontation de techniques anciennes
et nouvelles, notamment du dessin sur papier et du dessin numérique.
La sécurité des intervenants et des publics reste la priorité. Les différentes journées sont adaptées afin d’être compatibles avec les gestes barrières : nombre de personnes par journée limité, tenue des journées en visioconférence , etc.