La
peinture de Daniel Schlier est sans doute l'une des plus étonnantes qu'il soit
donné de voir en ce moment. Jouant du réel et de l'imaginaire, de l'outrance et
de la bizarrerie, de la séduction et de l'étrange, mais aussi de la répulsion
et de l'angoisse, cet artiste produit de pures images mentales, des visions
composites issues d'une mise en scène de fantasmes. Une montagne qui pense à un
enfant, des arbres squelettiques d'où pendent des cravates et des avions de
chasse, des moteurs dans les bras de géants, des cohortes de chimères aux
figures grimaçantes, habitent des paysages improbables. La matérialité même de
cette peinture, avec la technique du fixé sous verre, a quelque chose de
minéral et de métallique, d'une fluidité paradoxale. Comme si à travers la
vitre de cette peinture, l'on découvrait « le mystère qui est sous nos
yeux » (D.S.), l'autre côté de la réalité.
www.danielschlier.com
Daniel Schlier est né dans le sud de l’Alsace, il est peintre.
Il
a appris le français à l’école maternelle de son village, a eu le
goût de la peinture très tôt et grâce aux conseils de Henri,
étudiant aux Beaux Arts de Mulhouse et natif du même village, il a
découvert la gravure ainsi que la peinture à l’huile.
Après des
études d’art à l’Ecole des Arts décoratifs de la Ville de Strasbourg,
il vit et travaille à Strasbourg. Marié à Pauline, deux filles,
trois petits fils et une petite fille, il a enseigné la peinture au
sein de la Haute École des Arts du Rhin, à présent il enseigne à
l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il se consacre à
son travail et expose
en France et les pays voisins. Parfois il
expose dans des pays plus lointains, mais les voyages le fatiguent et il
préfère circuler dans la région. Surtout à vélo, lorsque la
météo est clémente .Il ne lit pas la presse artistique et est abonné
à une revue cycliste. Il ne se fie pas aux apparences mais si les
revues économiques sont écrites comme les articles des revues d’arts,
il y a du souci à se faire. Il reste pour autant optimiste, c’est pour
cela qu’il peint et dessine le plus régulièrement possible malgré les
obligations qu’engendrent sa pratique.
Il trouve cela assez
paradoxal car il aspire à la solitude et se méfie des gens qui ont
besoin d’être en groupe pour aller d’un point à un autre. Ses amis
artistes vivent aux quatre coins de la France et de l’Europe, il
communique avec eux au téléphone et par mail.
Ils partagent le
goût d’échanger des images et des liens pour parler des œuvres qui les
nourrissent. À sa mort il souhaiterait ne laisser qu’une petite
armoire et deux livres pour ne pas ennuyer les autres mais l’expérience
lui dit que passé un âge certain on ne s’appartient plus ou alors
cela prend beaucoup d’énergie, mais il préférerait la consacrer à
son travail.
À cette date cela n’est encore que de la fiction et il préfère peindre et dessiner.