L’exposition « Aller/Voir/Pouvoir/Faire » porte sur le travail du designer graphique français Michel Lepetitdidier, membre de l’Alliance graphique internationale (AGI) depuis 2003, et enseignant à l'École d'art et de design de Saint-Étienne. Elle retrace trente années de pratique de cette figure discrète du design graphique — qui signe d’ailleurs Le Petit Didier, marque de sa modestie. L’œuvre importante de Michel Lepetitdidier, qui a notamment signé des identités visuelles pour le musée du Louvre et le musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône, est encore trop peu connue, bien qu’elle ait marqué le paysage visuel français.
Depuis ses débuts, à la fin des années quatre-vingts, à Metz, il est l’auteur d’une œuvre libre qui est tout à la fois plastiquement forte et empreinte d’un certain rationalisme. Alors que l’opposition entre Style suisse et École polonaise marquait encore les esprits lors de son apprentissage aux Beaux-arts, le designer a suivi depuis ses débuts un chemin de crête entre ces deux héritages.
« Depuis les années quatre-vingt-dix, Michel Lepetitdidier
construit un rapport particulier à l'image à partir d'une grammaire des
formes, simple, issue notamment du constructivisme. [...]
Il a forgé l'image du musée Nicéphore-Niépce (Chalon-sur-Saône), une
identité empreinte par l'esthétique moderniste. [...] Patiemment, sans
artifices, Michel Lepetitdidier met en focale un cinétisme dans des
compositions fixes.
Ce vocabulaire, le graphiste l'a toujours mis au service d'une lecture
des images dites artistiques. Convaincu par cet art minimaliste de
construction, le typographe et graphiste Damien Gautier relevait pour la
revue d'art 50sept que "Michel Lepetitdidier joue de la qualité et de
la nature même des images pour établir des compositions renouvelées à
chaque page". »
— Vanina Pinter, Historienne de l'art, enseignante d'histoire et de théorie du design graphique à l'ESADHaR (Le Havre).
« Avec cette exposition, nous vous proposons de découvrir dans le
travail de ce graphiste rare, un homme engagé dans le dessin de formes
poétiques, sensibles mais aussi utiles, en quête d’absolu, de sens et de
qualité. Un homme qui manifeste ainsi sa profonde estime des autres. »
— Damien Gautier et Florence Roller, éditeur et éditrice (Éditions deux-cent-cinq) de l’ouvrage Le Petit Didier, publié en mai 2021, commissaires de l’exposition.