Pour la Eumetsat Meteorological Satellite Conference 2021, Jean-Baptiste Hernandez (Centre de Météorologie spatiale, Météo-France, Lannion) et Simone Fehlinger (Deep Design Lab, Cité du design, Saint-Étienne) ont proposé le papier « A global multichannel product to bind them all » : une réflexion transdisciplinaire sur les relations entre la science, l’art et le design de l’imagerie satellite, dans le cadre du projet recherche-design New Weather TV.
Première partie
Jean-Baptiste Hernandez — Centre de Météorologie spatiale, Météo-France
Actuellement, une constellation de satellites météorologiques en orbite géostationnaire et polaire permet d’accéder à une couverture entière d’informations autour de la Terre. La combinaison des données de plusieurs satellites offre la possibilité de créer une vision globale de la planète. Afin de s’adresser à un large éventail d’utilisateurs, son esthétique doit être soigneusement élaborée. Une vue d’ensemble de la météo mondiale faite à partir d’un assemblage lissé de couches et d’images multiples propose ainsi des informations scientifiques d’une manière visuelle et intuitive. La prévision opérationnelle, l’industrie, l’aviation, les médias ou le grand public sont les utilisateurs potentiels de ce produit qui combine la transmission des données scientifiques avec un design seamless.
Seconde partie
Simone Fehlinger — Deep Design Lab, Cité du design
Au-delà de l’ingénierie scientifique des processus algorithmiques qui conçoivent des images visuellement intuitives, l’imagerie satellite structure également nos perceptions, nos relations avec la planète. Ces représentations construites de la vue globale produisent – à travers différentes objectivités scientifiques – un certain imaginaire de la Terre qui a profondément façonné (et façonne encore) la culture visuelle. En lien avec les réalités matérielles de la production contemporaine de planisphères, pouvons-nous trouver de nouvelles esthétiques afin de formaliser une objectivité relationnelle des images générées par ordinateur ? Pouvons-nous redéfinir la perspective globale lisse en nous appuyant sur la réalité brute des images « composites » ?