Guy Debord et l’Internationale Situationniste… aujourd’hui et après
Journée d’étude et projection-débat
À l’aune du 30e anniversaire de la disparition de Guy
Debord, l’idée générale est de proposer une journée d’étude et une
soirée
ciné-débat avec quelques spécialistes de la question en France. Il
s’agira d’évoquer la vie et l’œuvre de Debord, ce qui ne s’est jamais
fait en
Auvergne-Rhône-Alpes malgré sa domiciliation à Bellevue-la-Montagne en
Haute-Loire.
Un programme porté par Fabrice Flahutez,
Stéphane Le Mercier et Philippe Roux.
Guy Debord, Dépassement de l’art, « Directive n° 1 », 17 juin 1963, Huile sur toile, 41,4 x 60,2 cm, collection particulière.
Guy Debord est né le 28 décembre 1931 à Paris. Écrivain, cinéaste et
théoricien, il se fait connaitre mondialement par la publication de la Société
du Spectacle et ses films, au nombre de six, constituent une critique acerbe
de notre temps, tout en étant formellement d’une grande invention plastique. La
fabrique de ses films implique le détournement, mais aussi un montage
discrépant où la bande son est dissociée de l’image. Le contenu des films
aborde, sous le prisme de l’histoire, de la littérature et de la philosophie, bien
des questions et enjeux de notre temps comme l’écologie politique, les
errements du capitalisme, la chute des totalitarismes, Mai 1968, la société
spectaculaire, l’art et la création, etc.
Fondateur de l’Internationale Lettriste en 1952 à la suite de sa
rupture avec le Lettrisme historique, Guy Debord fonde ensuite en 1957
l’Internationale Situationniste, qui ne sera dissoute qu’en 1972. Il s’était
installé dans un petit village en région Auvergne-Rhône-Alpes à
Bellevue-la-Montagne, à quelques dizaines de kilomètres de Saint-Étienne, où il mettra
fin à ses jours en 1994. Ses archives ont été classées « Trésor National » en
janvier 2009 par l’État français et sont désormais conservées dans les
collections patrimoniales de la Bibliothèque Nationale de France. Le trentième
anniversaire de sa disparition en 2024 est le moment pour proposer, pour la
première fois, une journée d’étude en région, suivi d’une projection-débat par
certains des spécialistes français de l’Internationale Situationniste.
Cette journée est portée par l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne
(UJM) et son laboratoire ECLLA, l’Institut Universitaire de France, l’École supérieure d’art et de design de Saint-Étienne (Esadse) et le
Musée d’art
moderne et contemporain de Saint-Étienne (MAMC+), avec le soutien de
l’Institut
ARTS. Le cinéma Le Méliès est également partenaire.
Journée d’étude - Programme
MAMC+
10h00 - Introduction : Aurélie
Voltz, directrice (MAMC+) et Alexandre Quoi, responsable du département
scientifique (MAMC+) 10h30 - Figure de la négation. 20
ans après : Philippe Roux (Esadse)
11h - La
valeur historique de l’IS ou un passé qui ne passe pas : Fabien Danesi (FRAC Corsica)
11h30 - Le
monde en situation : Vanessa Théodoropoulou (TALM)
12h00 - Sur
quelques aspects de la critique debordienne de l’idéologie : François Coadou (Ensad Limoges)
12h30 - Discussion
13h00 - Pause méridienne
14h45 - TABLE RONDE : Guy
Debord et l’Internationale Situationniste… aujourd’hui et après
Présidence : Philippe Roux (Esadse) et
Fabrice Flahutez (UJM)
15h30 - La table ronde sera consacrée à l’héritage réel ou fantasmé, probable ou improbable de
« l’œuvre » de Guy Debord et de l’Internationale Situationniste à
l’aune d’une transformation radicale de nos sociétés dans lesquelles, finalement,
tout ce qui avait été dénoncé a fini par triompher magistralement. Quelles sont
les résurgences d’une pensée dite révolutionnaire dans notre monde d’aujourd’hui ? Comment appréhender l’usage du médium cinématographique par Guy Debord aujourd’hui ? La pensée de l’IS trouve-t-elle une
contemporanéité dans les créations d’aujourd’hui ? Autant de questions qui
doivent ouvrir peut-être des trajectoires inexplorées pour comprendre l’apport
de Guy Debord à notre sensibilité contemporaine.
Avec : Carole Nosella (UJM)
- Stéphane Le Mercier (Esadse) -
Jacopo Rasmi (UJM)
- Anolga Rodionoff (UJM)
- Fabien Danesi (FRAC Corsica) - François Coadou (Ensad Limoges) -
Vanessa Théodoropoulou (TALM)
17h00 - Fin de la table ronde
Projection-débat
Cinéma Le Méliès (Jean Jaurès)
In girum imus nocte et
consumimur ignide
Guy Debord (1978) - 95 min
Dernier film de Guy Debord, In Girum
s’attache à reprendre l’ensemble des thèses que le situationniste avait
développées depuis La Société du Spectacle au sujet de la déliquescence de
nos sociétés contemporaines, miné par le capitalisme.
Présentation du film et débat avec les
intervenants : Philippe Roux - Fabrice Flahutez - Stéphane
Le Mercier - Fabien Danesi - François Coadou - Vanessa Théodoropoulou - Carole
Nosella.
Cinéma Le Méliès 10 place Jean Jaurès 42000 Saint-Étienne 21h00
Les intervenants
Fabrice
Flahutez,professeur
des universités à l’Université Jean Monnet et membre de l’Institut Universitaire
de France. Publications : • Fabrice Flahutez, Julia Drost, al.,
Le Lettrisme et son temps, Dijon : Les presses du réel, 2018 • Fabrice Flahutez, Emmanuel Guy, Fabien
Danesi, La fabrique du cinéma de Guy Debord, Arles, Actes-Sud,
2013 • Fabrice Flahutez, Emmanuel Guy, Fabien
Danesi, Undercover Guy Debord, Paris, Artvenir, 2012 • Le lettrisme
historique était une avant-garde, Dijon, Les presses du réel, 2011
Philippe
Roux,
enseignant-chercheur à l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne
et au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole.
Fabien
Danesi,ancien
pensionnaire de l’Académie de France à Rome, docteur en histoire de l’art,
commissaire d’expositions et directeur du FRAC Corsica. Publications : • Le mythe brisé de
l’International Situationniste, l’aventure d’une avant-garde au cœur de la
culture de masse, 1945-2008, Dijon, Les presses du réel, 2008 • Le cinéma de Guy Debord
ou La négativité à l’œuvre 1952-1994, Paris, Éd. Paris expérimental,
2011.
Vanessa
Théodoropoulou,docteure
en histoire de l’art (avec une thèse de doctorat sur Guy Debord), critique d’art et enseignante à l’École supérieure d’art
et de design d’Angers (TALM). Publication : • Le monde en
situation, Théories et pratiques situationnistes, Dijon, Les presses du réel,
2024.
François
Coadou, professeur
à l’École nationale supérieure d’art de Limoges (Ensad Limoges), membre de l’Association internationale des critiques d’art (AICA). Publications :
• Guy Debord,
l’Internationale situationniste et alentours : figures et formes du « dépassement de l’art » aux XXe et XXIe siècles. (Thèse de doctorat sur Debord) • Le dépassement de
l’art chez Guy Debord : aperçus d’une recherche en cours (seconde partie), Optical
Sound, 2015, 3. • Situations,
dérives, détournements. Statuts et usages de la littérature et des arts chez
Guy Debord; Philippe Sabot, François Coadou, Art Book Magazine, 2017.
Stéphane
Le Mercier, professeur
à l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne. À paraître : • Le Colporteur,
mobilité de diffusion de l’imprimé contemporain, Bruxelles, La Lettre
Volée.
Carole
Nosela, maitresse
de conférences à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne.
Jacopo
Rasmi, maitre de
conférences à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne.
Anolga
Rodionoff, professeure des universités à
l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne et directrice du laboratoire ECLLA (Études du Contemporain en Littératures, Langues, Arts).
