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R.A.I.DLescar Pau2015 / Pôle de recherche de la Cité du design
Étude de cas approfondie : État de l'art Human Cities / Challenging the city scale.
Financement : Pôle de recherche de la Cité du design.
Date : 2015
Dans le cadre du programme Human Cities, le Pôle Recherche de la Cité du Design de Saint-Étienne a mis en place un outil d'analyse des pratiques alternatives intitulé RAID : Recherche Action Immersion Design. Ce nouveau format de recherche consiste à mener une étude sur site afin d'en comprendre les mécanismes et les spécificités, d'étudier une organisation sociale avec sa propre écologie, ses outils et ses ressources. En août 2015, une équipe composée d'un sociologue, Franck Léard et de deux designers, Éléa Teillier et Isabelle Daëron, a ainsi passé quatre jours au Village Emmaüs Lescar Pau dans le sud-ouest de la France.
Direction de la recherche : Olivier Peyricot, directeur de la recherche, Cité du design
Auteurs du RAID :
Franck Léard, sociologue
Éléa Teillier, designer
Isabelle Daëron, designer
Le Village Emmaüs Lescar Pau
Germain Sarhy est à l'origine de cette initiative, née en 1982 de sa rencontre avec l'abbé Pierre. Écrivain, défenseur de l'idéologie anticapitaliste, il est également maire et compagnon du village depuis sa création. Le village rassemble aujourd'hui 130 individus avec des statuts différents, lesquels évoluent ensemble : compagnons, salariés, bénévoles et stagiaires. Tous participent à ses activités : recyclage des déchets, tri d'objets, vente, atelier d'éco-construction, atelier de réparation (électroménagers, luminaires, électroniques), atelier mécanique, entretien du village, jardinage, gestion du potager et de la ferme alternative. Les compagnons et les compagnes représentent environ 90% des membres du Village Emmaüs Lescar Pau. Ils ou elles peuvent y vivre seul(e)s, en couple ou en famille. En échange du gîte et du couvert, ils sont tenus de respecter les bases du vivre ensemble, de participer aux activités en fonction de leurs capacités, physiques et morales, et d'en accepter le règlement interne. La singularité de cette initiative réside dans la possibilité pour les compagnons de bâtir un projet de vie par le biais de l'auto-habitat.
Les salariés ou les bénévoles quant à eux ne vivent pas dans le village mais y pratiquent une activité professionnelle au service du projet collectif. Comme tous les autres membres, ils en respectent les règles de vie, de travail comme les engagements.
Afin d'analyser au plus près les spécificités de ce village autogéré, l'équipe du RAID est donc allée à la rencontre d'une communauté. Elle a pendant quatre jours participé aux ateliers de recyclage et de transformation, assisté aux débats qui régissent une gourvenance collective, pris part à la vie d'un village ponctué par les visites des donateurs-clients, venant déposer leurs vieux objets ou en racheter de nouveaux. Elle a tenté de comprendre comment cette communauté a pu se constituer de manière ascendante et sans l'appui des pouvoirs publics, jusqu'à devenir un village à part entière, au point même de challenger l'échelle urbaine. Desservi par une sortie d'autoroute, Emmaüs Lescar Pau bénéficie d'une situation singulière, dessinant presque littéralement un terminal, capable de recycler un flux d'objets trop vieux, usés ou tout simplement mal-aimés. À proximité, l'ancienne ville de Lescar peu habitée et l'un des plus grands centres commerciaux d'Europe, Lescar Soleil, soulignent un phénomène urbain actuel : la désertification des centre-villes au profit d'une hyperconsommation en périphérie.
De cette immersion, le Pôle Recherche a produit deux outils d'analyse : un texte, intitulé De la société de consommation à la société de récupération, et une vidéo présentant sous une forme synthétique l'organisation du village et ses espaces de travail.
Germain Sarhy est à l'origine de cette initiative, née en 1982 de sa rencontre avec l'abbé Pierre. Écrivain, défenseur de l'idéologie anticapitaliste, il est également maire et compagnon du village depuis sa création. Le village rassemble aujourd'hui 130 individus avec des statuts différents, lesquels évoluent ensemble : compagnons, salariés, bénévoles et stagiaires. Tous participent à ses activités : recyclage des déchets, tri d'objets, vente, atelier d'éco-construction, atelier de réparation (électroménagers, luminaires, électroniques), atelier mécanique, entretien du village, jardinage, gestion du potager et de la ferme alternative. Les compagnons et les compagnes représentent environ 90% des membres du Village Emmaüs Lescar Pau. Ils ou elles peuvent y vivre seul(e)s, en couple ou en famille. En échange du gîte et du couvert, ils sont tenus de respecter les bases du vivre ensemble, de participer aux activités en fonction de leurs capacités, physiques et morales, et d'en accepter le règlement interne. La singularité de cette initiative réside dans la possibilité pour les compagnons de bâtir un projet de vie par le biais de l'auto-habitat.
Les salariés ou les bénévoles quant à eux ne vivent pas dans le village mais y pratiquent une activité professionnelle au service du projet collectif. Comme tous les autres membres, ils en respectent les règles de vie, de travail comme les engagements.
Afin d'analyser au plus près les spécificités de ce village autogéré, l'équipe du RAID est donc allée à la rencontre d'une communauté. Elle a pendant quatre jours participé aux ateliers de recyclage et de transformation, assisté aux débats qui régissent une gourvenance collective, pris part à la vie d'un village ponctué par les visites des donateurs-clients, venant déposer leurs vieux objets ou en racheter de nouveaux. Elle a tenté de comprendre comment cette communauté a pu se constituer de manière ascendante et sans l'appui des pouvoirs publics, jusqu'à devenir un village à part entière, au point même de challenger l'échelle urbaine. Desservi par une sortie d'autoroute, Emmaüs Lescar Pau bénéficie d'une situation singulière, dessinant presque littéralement un terminal, capable de recycler un flux d'objets trop vieux, usés ou tout simplement mal-aimés. À proximité, l'ancienne ville de Lescar peu habitée et l'un des plus grands centres commerciaux d'Europe, Lescar Soleil, soulignent un phénomène urbain actuel : la désertification des centre-villes au profit d'une hyperconsommation en périphérie.
De cette immersion, le Pôle Recherche a produit deux outils d'analyse : un texte, intitulé De la société de consommation à la société de récupération, et une vidéo présentant sous une forme synthétique l'organisation du village et ses espaces de travail.